8 avril 2021: Mobilisation des AESH et des profs contre l’austérité outil de gestion du handicap
16 avril 2021Le 8 avril dans les Pyrénées Atlantiques pose les bases d’un combat avenir indispensable pour la reconnaissance du statut d’AESH : un vrai métier, un vrai salaire. Le 8 avril met en exergue l’urgence de sortir de la politique du moindre coût.
Signe de la convergence des luttes, le rassemblement de Pau mobilisait des manifestants contre le projet Hercule de l’EDF, des intermittents du spectacle et l’éducation tandis que sur Bayonne le rassemblement AESH a rejoint la manif du secteur médico-social « Les oubliés du SEGUR de la santé »
Pétition intersyndicale : un statut, un salaire pour les AESH
Abandon des PIALs
http://chng.it/JvvR79PD9T
Ce jeudi 8 avril, partout en France les personnels rassemblés exigeaient un travail à temps plein pour les AESH, les moyens et des outils pour exercer leur métier, la reconnaissance du métier, l’arrêt des techniques managériales dignes du 19ème siècle. L’arrêt de la maltraitance qu’engendre l’inclusion à tout prix et au moindre coût
Sur Pau et à Bayonne, la proposition de la pétition a été adoptée à l’unanimité. Retrouvez ci-dessous la lecture de la pétition à Pau
Au micro ou en off les prises de paroles dénonçaient
- L’absence d’outils et de moyens pour pouvoir travailler :
- « On doit sans cesse faire avec. Avec le manque de masques pour nous protéger, avec le manque de matériel pour réellement prendre en charge le handicap, il faut toujours quémander, on ne sait pas où, ni à qui, on passe toujours en dernier, pour finir par se résoudre à faire sans. Il faut que ça change »
Les pressions, les intimidations
- » Lors du premier stage des 60 heures de formation, le responsable AESH nous a clairement expliqué qu’on avait signé un contrat, qu’on savait à quoi on s’engageait et que maintenant il était hors de question de venir se plaindre ou de venir demander quoique ce soit. Toute revendication est interdite »
- » Mon chef d’établissement m’a dit que si je venais au rassemblement devant l’IA je risquais de ne pas avoir mon contrat renouvelé »
- Un collègue de FO second degré raconte comment deux de ses collègues AESH lui ont dit qu’elles ne viendraient pas aujourd’hui par peur d’être vues à l’IA.
- « On est infantilisé et méprisé, alors qu’on a n’a juste un temps partiel à 60%, qu’on ne peut pas travailler à temps complet, on nous oblige à déclarer toute activité qu’on pourrait faire à côté. »
- » Nous sommes trois AESH à accompagner des enfants lourdement handicapés sur le temps de repas. Il y a un seul repas de cantine offert pour trois. Que fait-on ? Il y en a une qui a le droit de manger mais pas les autres? On se partage le repas? On mange un jour sur trois ? Le problème c’est que personne ne sait pourquoi c’est comme ça et qu’on ne sait pas à qui s’adresser pour trouver une solution. «
Le PIAL : « Déshabiller Pierre pour habiller Jacques ».
- » Il n’y a pas de communication entre ceux qui gèrent le PIAL. A la rentrée, on se retrouve à plusieurs nommés pour accompagner le même élève, ce qui crée des tensions entre nous les AESH. Lorsqu’on voit que quelqu’un d’autre est nommé pour accompagner l’élève qu’on suivait, on en veut à celui qui arrive car on risque d’être mis ailleurs. Tout ça à cause d’erreurs de gestion. Franchement, avant les PIAL, ça marchait beaucoup mieux »
- » On nous change les affectations en cours d’année, on se fout de nous, on se fout des enfants qu’on accompagne, il n’y a pas d’humanité dans cette gestion. Lorsqu’on m’a enlevé du poste, lorsque les parents m’ont dit combien c’était difficile pour leur enfant j’ai eu du mal à dormir, à m’en remettre. »
- » La réalité du PIAL c’est que ça correspond à une dégradation des conditions de travail et surtout à une dégradation des conditions d’accueil des élèves. C’est de l’égrenage. On se retrouve avec des enfants qui sont suivis trois heures dans la semaine. Je vois pas comment, nous, AESH on peut suivre le déroulé de la classe, le déroulé de la matière, tisser des liens de confiance avec un élève quand on ne le voit que trois heures dans la semaine. Je suis désolée, ce n’est pas possible… »
L’absence de formation et de spécialisation
- On est censé savoir tout faire sans rien avoir appris : passer de l’accompagnement en lycée à celui de la maternelle, d’accompagnement individualisé, à mutualisé, à l’ULIS. On nous place sans demander notre avis, sans savoir si on est capable de le faire ou pas. En fonction du handicap, ce n’est pas le même métier, il faudrait des spécialisations pour chacun des handicaps, la polyvalence a des limites mais là c’est pire car personne n’est formé.
- Pour certains enfants, il y a des gestes techniques à maîtriser parfaitement, c’est vital pour eux mais nous on ne sait pas les faire, c’est grave.
- Il y a des enfants des jeunes qui n’ont rien à faire dans les écoles, ils y sont abandonnés. ¨Pour tout le monde c’est très compliqué, c’est même impossible.