L’urgence scolaire : des moyens pour sortir de la crise, augmentation des salaires !
14 janvier 2022Recruter des professeurs des écoles titulaires : obtenir des intégrations dans le 64 immédiatement !
La mobilisation doit se poursuivre jusqu’à ce que toutes ces revendications soient satisfaites, tous en grève le 27 janvier.
La grève jeudi 13 janvier dans l’Education nationale a été un succès historique : une grève massive, des milliers d’écoles voire d’établissements fermés, des manifestations puissantes… Les parents d’élèves ont partout apporté leur soutien aux personnels grévistes.
MM. Castex et Blanquer ont été contraints d’effectuer des annonces. Pour autant, ils ne répondent pas aux revendications !
➢ Sur la question des postes et des recrutements immédiats, des enseignants seront recrutés sur la liste complémentaire en tant que fonctionnaires mais cette annonce ne concerne que le 1er degré et reste non chiffrée. Alors que chaque jour 50 classes sont privées de cours par manque de remplaçants, qu’en est-il des INEAT/EXEAT essentiels pour le 64?
➢ Le ministre entend multiplier des emplois précaires et sous-payés, sans aucune garantie de recrutement par ailleurs.
➢ Il n’y a aucune annonce sur la question salariale alors que le point d’indice est gelé quasiment sans interruption depuis 2010.
➢ Le 1er ministre confirme le maintien du protocole Blanquer.
Pour la FNEC FP-FO, le compte n’y est pas et ces réponses ne sont pas à la hauteur de la colère qui s’est exprimée ce 13 janvier.
Une mobilisation historique à l’appel de l’intersyndicale réunissant tous les syndicats de l’enseignement du public et du privé ainsi que la FCPE, fédération des parents d’élèves.
En attente d’une mutation impossible
Ils s’appellent Aude, Lucie, Christine, Aurélie, William, Emmanuella, Estelle, Laury, Karen, Tom … Ils étaient là jeudi.
Ils sont profs titulaires, motivés, expérimentés, ils ont enseigné en SEGPA, IME, ITEP, dans des quartiers difficiles, ont été directeurs et ils attendent un poste. Ils ont lancé un appel pour enfin obtenir leur intégration.
Depuis des années, certains subissent la précarité d’une carrière mise en stand-by pour avoir suivi conjoint et enfants. D’autres, depuis des années subissent la séparation de leur conjoint, de leur famille, les frais des longs trajets et de la double résidence.
Pourtant, des postes, dans le 64, il y en a. Chaque jour 50 classes sont privées de cours par manque de remplaçants , les élèves sont renvoyés chez eux. Chaque jour des décharges de direction sont annulées, toutes les formations sont suspendues et les demandes d’autorisation d’absence refusées. Pourquoi ? Parce qu’il manque des profs. Avec 2800 professeurs des écoles dans le 64, il faudrait 280 remplaçants, il n’y en a que 200. Il faut recruter des titulaires, il faut faire des intégrations !
Près de 1500 manifestants à Pau et à Bayonne : Profs, territoriaux, parents, tous ensemble pour dénoncer le chaos organisé qui démantèle l’école.
Le gouvernement n’est certes pas responsable du virus mais force est de constater qu’il est responsable de la grave crise où s’enlise l’école.
12h30 : audiences en Préfecture et en Sous-Préfecture à Pau et à Bayonne
Lors des audiences en Sous Préfecture et en Préfecture, malgré la très forte mobilisation, ni le Sous-préfet ni le Préfet n’étaient présents.
La délégation intersyndicale et la FCPE ont dénoncé les conséquences de la gestion sanitaire dans l’Education sur les personnels et les élèves. Depuis deux ans, l’instruction est passée au second plan. Si des moyens supplémentaires ne sont pas donnés immédiatement, si la carte scolaire de février ne crée pas les postes nécessaires, alors tous les élèves de la maternelle à l’université feront partie d’une génération sacrifiée.
Les personnels font face à une surcharge démesurée de travail, à une perte de sens de leurs missions qui entrainent tensions, burn out, démotivation et démissions. L’État employeur, l’État garant du fonctionnement des services publics doit faire face à ses responsabilités entendre les revendications. Le virus décime les classes partout. Dans le premier degré, adjoints et directeurs ne peuvent plus faire face à la surcharge administrative sanitaire tout en assurant les cours. Quant à la continuité éducative imposée par le gouvernement, elle double le temps de travail des enseignants, elle doit être suspendue.
FO est intervenu pour demander l’arrêt des protocoles : à chaque nouveau protocole s’associe une hausse des contaminations, à quoi servent-ils alors ? A user les personnels, à les détourner de leur mission première, à faire un tri arbitraire vaccinés non vaccinés privant de cours, de salaire, des élèves, des personnels sans jamais protéger personne bien au contraire. FO a dénoncé la suspension arbitraires des personnels infirmiers et psychologues, alors que ces personnels sont indispensables au fonctionnement des établissements.
Pour les AED, les personnels administratifs et ceux de direction, les établissements du second degré sont devenus ingérables. Traitement des cas contacts, des cas positifs, des vaccinés, non vaccinés, des cours ajournés prennent le pas sur les missions scolaires et conduisent à des ruptures scolaires.
Quant aux profs, ils doivent abandonner tout espoir de boucler les programmes. Dans cette classe de première il ne reste plus que 17 élèves sur les 35. En fonction des jours, des semaines ce ne sont pas les mêmes élèves ni les mêmes professeurs présents. Les programmes sont des passoires, on s’use dans une continuité éducative inutile qui en aucun cas ne peut combler les manques. Quelle valeur pour les diplômes ? pour le BAC devenu local ?
Dans ce contexte dégradé, la pression subie par les personnels est énorme pour atteindre des objectifs chiffrés de réussite scolaire sans aucun moyen pour rattraper les cours perdus, pour enrayer l’échec scolaire. L’ensemble des réformes doit être abandonné.