Compte-rendu audience au Rectorat du 15 septembre

24 septembre 2025 Par admin2559 Non

SECOND DEGRÉ : L’ILLUSION D’UNE RENTRÉE « RÉUSSIE »

Le rectorat se félicite d’une rentrée « globalement maîtrisée », avec une baisse des postes vacants et des Besoins Mutuels Partiels (BMP) non pourvus. Mais derrière les chiffres…

Explosion des mi-temps thérapeutiques : la légitimité de certaines est interrogée par le Rectorat qui regrette que ça entache toutes les demandes légitimes. Pour FO c’est un symptôme de malaise profond et des refus de temps partiel qui mettent à mal la santé.

+200 arrêts maladie le jour de la pré-rentrée (soit 600 au total) et 904 au 15 septembre.

FO dénonce l’impasse :

  • Classes surchargées, élèves à besoins spécifiques abandonnés, manque criant de personnels médico-sociaux (psychologues, assistantes sociales, infirmières).
  • Le gel des créations de postes aggrave la crise : le rectorat reconnaît que la situation du médico-social est tendue, ce n’est pas un problème de postes vacants mais de création de postes par le ministère :  les ouvertures d’établissements couplées au gel des dotations ministérielles sont en cause. Il y a des postes vacants pour les psychologues scolaires

Note FO sur le manque des PsyEN : pour FO cette pénurie est la conséquence de la création du corps de PsyEN et rappelle son opposition à la création de ce corps

Résultat du vote au CTM : Pour : FSU, UNSA, SNALC  Contre : FO, CGT, CFDT

 SEGPA : UNE FILIÈRE SACRIFIÉE

L’académie de Bordeaux asphyxie les SEGPA :

  • 6 heures d’ateliers supprimées (2h en 4ème, 4h en 3ème) → des élèves en grande difficulté pénalisés.
  •   PLP en sous-service : affectés à des missions inadaptées ou éloignées de leur cœur de métier.

FO demande le retour des heures supprimées et sollicite une audience dédiée aux SEGPA pour stopper cette dérive.

MOUVEMENT, AFFECTATIONS

Postes bloqués au mouvement, titulaires empêchés de postuler, opacité des affectations, la hausse des arrêts maladie et des démissions c’est aussi la conséquences d’affectations arbitraires et du manque de transparence des opérations.

Concernant les mutations FO revendique

Pour les contractuels :

  • des vœux et des affectations au barème (ancienneté + expérience).

Pour les titulaires :

  • Parution de tous les postes au mouvement et affectation au barème.  En finir avec l’opacité, avec les postes qui ferment en mars pour rouvrir en septembre

  • Rétablir les Commissions Administratives Paritaires (CAP) pour garantir nos droits.

FO demande au Recteur d’agir concrètement pour éviter l’épuisement des personnels et garantir un service public de qualité.

CARTE SCOLAIRE PREMIER DEGRÉ : DES INÉGALITÉS QUI EXPLOSENT

  • Fermetures de classes injustifiées particulièrement en Gironde où les zones rurales et les quartiers prioritaires ont été impactés par les dotations insuffisantes et la création de 5 Pôles d’Appui à la Scolarisation ( PAS)  !

La forte mobilisation citoyenne (parents, personnels) dans les secteurs impactés, la montée au ministère soutenue par FO a conduit à des annulations de fermetures et des ouvertures. Ça reste des ajustements cosmétiques qui ne comble pas le manque structurel de moyens.

Conséquence en cette rentrée FO déplore

  • Gel des postes de TR pourtant indispensables
  • Le gel de postes RASED vacants

Pour le Rectorat les postes RASED sont vacants car ils n’attirent plus ce que FO conteste. Pour FO, la vacance est  la conséquence des profilage de plus en plus nombreux de ces postes et des commissions à profil qui se déroulent après le mouvement.

REP : UN DISPOSITIF QUI NE COUVRE PAS TOUS LES BESOINS

Des écoles en difficulté hors des radars

FO demande au Recteur de prendre des arrêtés rectoraux pour allouer des moyens supplémentaires (primes, allègements, postes) aux écoles en dehors du REP mais situées en politique de la ville, notamment à Pau, Billère Marnière, et dans le quartier des Aubiers à Bordeaux. Les dédoublements de classes (GS/CP/CE1) doivent être abondés, y compris dans les écoles comme Marcel Pagnol à Lormont (REP+) ou Petits Ponts à Agen.

 ACCUEIL DES ÉLÈVES EN SITUATION DE HANDICAP : UNE BOMBE À RETARDEMENT

Quand le manque de moyens transforme les établissements en zones de crise permanente

  • 1 222 élèves sans AESH en Gironde (chiffres au 30 juin).
  • Manque criant de places en établissements spécialisés.
  • Conditions indignes pour les AESH :
    • Emplois du temps chaotiques (modifiés à la dernière minute).
    • Contrats de 23h30 alors que 36h d’accompagnement hebdomadaires sont nécessaires pour couvrir l’intégralité d’une semaine scolaire type d’un élève porteur de handicap.
    • Déplacements imposés sans concertation.

Oui il y a des problèmes avec l’inclusion, concède le Recteur qui avoue les constater lors de ses visites sur le terrain. L’académie vient d’avoir 32 ETP AESH supplémentaires ce qui pourrait améliorer.

Pour autant il ne partage pas le point de vue de FO. D’après lui, la solution n’est pas dans l’augmentation de l’accompagnement, ni dans la médicalisation des problèmes mais dans les PAS (Pôles d’appui à la scolarisation) qui devraient permettre de mieux appréhender l’inclusion en étant plus réactif, en formant, en accompagnement des équipes, en gérant mieux les moyens, il faut leur laisser le temps de se déployer.  

 FO conteste cette analyse, nommer un professeur des écoles spécialisé et un éducateur spécialisé à la tête d’une structure ne résoudra rien car on n’est pas confronté à un problème organisationnel, ni à un problème de formation mais à un problème de manque.

LE MANQUE, PARTOUT, TOUT LE TEMPS

Manque criant de places en établissements spécialisés : Des élèves en grande difficulté se retrouvent privés des prises en charge adaptées dont ils ont urgemment besoin. Les listes d’attente explosent, les familles sont livrées à elles-mêmes, et la violence quotidienne – verbale, physique, psychologique – envahit les salles de classe.

Résultats :

  • Impossible d’enseigner dans des conditions dignes.
  • Impossible d’apprendre pour des élèves en souffrance.
  • Des conditions de travail devenues insupportables pour les équipes, épuisées et démunies.

Des remplaçants sont parfois envoyés en urgence pour tenter de gérer l’ingérable, tandis que les équipes de circonscription, déjà saturées, courent après une situation qui leur échappe ce n’est pas leur travail.

Ce dogme de l’inclusion sans moyens est une impasse dramatique pour tous – élèves, familles, personnels. Ça ne peut plus durer.

MANQUE D’ACCOMPAGNANTS

  • Des élèves notifiés par la MDPH attendent un accompagnement… qui ne vient pas. Pour ceux qui en bénéficient, un saupoudrage d’heures : dérisoire, insuffisant, indigne. Les notifications à 100 % d’accompagnement individualisé ? Non couvertes. Les besoins réels ? Ignorés.
  • Dans le premier degré, une hypocrisie insupportable : Les contrats des AESH sont limités à 23h30 par semaine… alors que les élèves qu’ils accompagnent ont des semaines scolaires de 36h (tous les temps de transition, la cantine, le périscolaire, les temps de classe). FO refuse la hiérarchie des temps d’accompagnement, ils sont tous indispensables, chaque élève doit être accompagné à la hauteur de ses besoins et non à hauteur des moyens dérisoires qu’accepte de mettre le ministère.
    • Un enfant qui a des troubles psychomoteurs doit pouvoir bénéficier d’une aide en continue sur tous les temps de sa journée pour ne pas être livré à lui-même.
    • Un élève qui s’échappe doit bénéficier d’une surveillance adaptée en continu.
    • Les crises de violence en classe, à la cantine ou au périscolaire ne devraient jamais avoir lieu, elles sont toutes aussi graves, il n’y a pas à faire de tri.
    • Un élève qui a un handicap cognitif doit disposer de l’accompagnement dont il a besoin pour pouvoir apprendre et réussir, il ne pas être une variable d’ajustement parce qu’il n’a pas de trouble du comportement.

FACE à UNE SITUATION INTOLÉRABLE – IL FAUT AGIR MAINTENANT

  • L’inclusion à tout prix sans moyens humains et matériels, c’est une usine à gaz qui broie les élèves comme les personnels.
  • Les AESH doivent avoir des contrats à la hauteur des besoins réelstemps complet, pas des temps partiel de 60% ( 23h30).
  • Les notifications MDPH doivent être respectées100 % d’accompagnement signifie 100 %, pas 50 %.

LES PERSONNELS NE SONT PAS DES CORVÉABLES !

L’inclusion à marche forcée, les affectations imposées, et des conditions de travail dégradées ont un nom : l’épuisement programmé.

FO refuse que le temps de travail des enseignants et des directeurs soit résumé à 24 heures de classe et que le reste soit considéré comme temps du « disponible » à la merci de l’administration.

FO a alerté de la surcharge de travail non prise en compte 

  • Les heures invisibles : préparation des cours, corrections, réunions, coordination avec les familles, les partenaires, les institutions.
  • Le travail solitaire : gérer les crises, les dossiers administratifs, les projets pédagogiques, sans reconnaissance ni moyen.
  • Les attentes administratives chaque année plus lourdes dans le premier degré réunions, évaluations nationales, PAI, ONDE, ADAGE…les enseignants noyés sous les tâches.
  • Outils informatiques défaillantsperte de temps et d’énergie.

FO demande à Monsieur le Recteur d’agir car l’académie de Bordeaux fait du zèle dans le premier degré .  En lieu et place des 18h de formation statutaires ce sont 33h qui sont exigées dont 15h non rémunérées.

Pour FO, le respect des Obligations Règlementaires de Service des professeurs des écoles de l’Académie est non négociable : 24h par semaine, sur 36 semaines et 108h annualisées.

FO revendique
– Abandon de toutes les demandes non réglementaires : «6h du Recteur», « 7 heures de journée de solidarité » « 2h de formation plan filles maths »
18h de formation max« Pas une de plus ! »
Reconnaissance du temps de travail réelFin des injonctions abusives.

Le Recteur n’avait pas connaissance du concept des « 6h du Recteur ». Il a répondu entendre la problématique de la surcharge et vouloir étudier le problème.

Pour FO la solution à la crise de l’école, c’est la reconnaissance du travail réel, c’est la reconnaissance des besoins et l’arrêt de l’équation impossible : toujours plus, avec toujours moins.

  • Respecter les ORS pour l’équilibre vie professionnelle/vie personnellenon, l’école ne peut pas tout exiger.
  • Donner les moyenshumains, matériels, financiers – pour que l’inclusion ne rime plus avec abandon, et que les affectations ne soient plus une loterie.

Les personnels ne sont pas des ressources infinies. Ils sont le cœur de l’école. Les traiter comme des corvéables, c’est condamner le service public de l’enseignement.