Projet de circulaire « Référentiel métier des directeurs d’école »
5 septembre 2025
Le Ministère a organisé un groupe de travail le mercredi 7 mai afin de présenter un projet de circulaire instituant un nouveau « référentiel métier des directeurs d’école », suite à la mise en place de la loi Rilhac et du décret du 14 août 2023.
La formation initiale des directeurs et directrices s’inscrit dans cet esprit. Au menu, des anglicismes tirés du langage managérial : « Leadership » et « Alliance éducative ». Ces deux expressions résument les orientations du Ministère : Responsabilisation totale des directeurs en lieu et place des IEN et territorialisation de l’école.
Selon ce projet de circulaire « référentiel métier des directeurs d’école », on peut lire que le personnel de direction veille « à mettre en œuvre un pilotage des politiques publiques en lien étroit avec les collectivités au service de la scolarisation » ainsi qu’au « développement d’une éducation partagée dans le cadre des parcours éducatifs en lien avec les dispositifs propres au territoire (PEDT, Plan mercredi, TER, CLA, cité éducative, contrats de ville, PRE, vacances apprenantes…) afin de garantir la cohérence des actions auprès des enfants. »
Des personnels contraints donc d’organiser la territorialisation de l’École publique !
Le SNUDI-FO n’accepte pas que le directeur d’école, enseignant et fonctionnaire d’Etat, se transforme en manager responsable de tous les temps de l’enfant et sous pression permanente des intérêts locaux !
Les personnels de direction devraient aussi « s’assurer que l’équipe enseignante et la famille ont des échanges réguliers sur les progrès des élèves et notamment sur leurs résultats aux évaluations nationales. » et mesurer « l’impact de la mise en œuvre du projet sur le progrès des élèves. » Des directeurs et directrices responsables et évaluateurs de leurs collègues en lieu et place des IEN.
La circulaire leur confère également un rôle s’apparentant à celui d’un IEN : « Au regard des échanges avec l’équipe, le directeur d’école fait émerger des besoins de formation professionnelle et d’accompagnement ».
Ainsi, les procédures « d’accompagnement » ne seraient plus initiées par les IEN supérieurs hiérarchiques, mais par les directeurs !
Enfin, cerise sur le gâteau, « le directeur d’école exerce également un rôle d’anticipation et de régulation des absences des enseignants : afin d’assurer la continuité pédagogique, il appuie l’inspecteur de l’éducation nationale dans sa recherche de solution de remplacement. ».Voici donc le directeur chargé de réguler l’absence de ses collègues et de rechercher des solutions ! Que signifie “réguler”? Exercer des pressions? Gérer la pénurie?
Il est inacceptable pour le SNUDI-FO que les personnels de direction deviennent seuls responsables devant les usagers en lieu et place du Ministère, de toutes les carences de l’Institution.
Idem, pour la prise en charge des élèves à besoin particulier. Il est peu de dire que ce gouvernement mène une politique d’économies drastiques sur le dos des élèves en situation de handicap et des conditions de travail des personnels. Faut-il rappeler qu’au moins 24 000 élèves bénéficiant d’une notification en établissement social ou médico-social n’y trouvent pas de places et que le Ministère tente de mettre en œuvre les « pôles d’appui à la scolarité » (PAS), pour limiter et contourner les notifications de la MDPH.
C’est dans ce contexte que le directeur deviendrait encore une fois, selon ce projet de circulaire, le seul recours pour répondre aux besoins spécifiques des élèves en difficulté ou en situation de handicap !
Les formations proposées par le service de l’école inclusive ne constitueront pas une solution aux problématiques urgentes de l’inclusion systématique !